31 juillet 2025

La Végétarienne - Han Kang


Une nuit, Yonghye se réveille et va au réfrigérateur, qu’elle vide de toute la viande qu’il contient.
Guidée par son rêve, elle a désormais un but  : devenir végétale, se perdre dans l’existence calme et inaccessible des arbres et des plantes.
Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral de sa nudité vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l’absolu.
  
Han Kang, une écrivaine vertigineuse à découvrir d’urgence. Alexandre Fillon, Les Échos.
  
La Végétarienne rappelle certains des premiers romans de Haruki Murakami, par la manière progressive dont on quitte la satire sociale pour entrer dans un conte fantastique, mais aussi le cinéma coréen d’un Bong Joon-ho (Parasite) ou d’un Park Chan-wook (Mademoiselle), tant ses personnages semblent emportés par leurs passions inexorables. Alexandre Lacroix, Philosophie magazine.
  
PRIX NOBEL DE LITTÉRATURE 2024.
MAN BOOKER INTERNATIONAL PRIZE 2016.

 
Plusieurs choses m'ont donné envie de lire ce livre alors que je suis davantage une lectrice de romance et d'imaginaire :
 
- L'autrice qui a reçu le prix Nobel, cela donne envie de savoir pourquoi elle l'a reçu
- Son pays d'origine, la Corée du Sud, qui connait un essor grâce à la K-pop, aux K-dramas, mais aussi à sa gastronomie qui se développe de plus en plus chez nous
- Le sujet, le végétarisme, dans un pays où justement, la viande est bien présente
- La comparaison avec Haruki Murakami, un de mes auteurs préférés
 
Finalement, en le lisant, je me suis rendue compte que c'était plus que ça. On parle ici de choix, de prise de position dans une société qui a des codes, qui ne supporte pas ce qui sort de la norme. On remarque qu'il y a des similitudes entre la France et la Corée du Sud, alors que des milliers de kilomètres nous séparent. 
 
Tout d'abord, la présence du patriarcat et sa place dans les familles, la pression que peuvent subir les femmes par leur père, puis par leur époux. On pourra toujours essayer de se défendre, il n'y a qu'à voir l'actualité pour se rendre compte que la voix des femmes est encore mal écoutée (et arrêtons de jeter la pierre aux féministes, ce ne sont pas elles qui tuent des femmes chaque année, le danger ne vient pas d'elles).
 
Il y a aussi le choix de devenir végétarien, l'héroïne subit une vague de haine quand elle fait le choix, du jour au lendemain, de devenir végétarienne. On la traite d'égoïste, de vouloir être différente, de faire honte à sa famille. Pourquoi ? En quoi est-ce un mal d'avoir ses convictions ? Ne peut-on pas vivre comme nous le souhaitons au lieu de subir la pression sociale tant que nous n'imposons pas nos croyances ou pratiques aux autres ? Finalement, n'est-ce pas sa famille qui est égoïste à penser qu'elle doit faire comme elle au risque de donner une image qu'ils ne veulent pas accepter ?
 
Ce roman est en trois parties et pourtant, elles ont toujours en sujet centrale Yonghye, vu tout d'abord par son époux, son beau-frère, puis sa sœur. A chaque partie, elle évolue, comme une chenille, avant de se transformer complètement. On pousse plus loin la réflexion, on y voit un questionnement sur son impact écologique, sa place dans la société.
 
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ce roman et je l'ai fini sans vraiment savoir quoi en penser, mais après un temps à cogiter, je me rends compte que c'est typiquement le genre de livre que j'aime lire parfois pour me questionner, pousser ma pensée plus loin. Ce fut donc une belle découverte et j'invite les lecteurs à le découvrir afin d'éveiller leur curiosité. 



Littérature étrangère 
216 pages

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